Les vacances , les voyages ou les contes sont aussi
des thème privilégiés des boîtes de réglisse, de farication
allemandes ici comme le montre le Junker 52 .


campari
Amuse-bouches servis à La casa del Caffé à
Bordighera

campari
Amuse-bouches servis à Loano avec l'apéritif.

campari
Campari servi à San Stefano al Mare

café
Café servi au Melody à San Remo

cocktail
Apertivo della casa
au Bar “Sport” de Vintimille
:
cocktail de fruits et vodka


Chewing gum au piment

Les Menus Plaisirs italiens

Il est des petits riens qui participent à la réussite d'une journée, d'agréables surprises sources de petites joies et de bons souvenirs, ce sont les menus plaisirs. Dans l'entrelacs des ruelles des vieilles villes ou dans les quartiers modernes, il ne faut pas faire beaucoup de chemin pour dénicher le premier d'entre-eux, les boites de pastilles en métal.

--- ---

Saveurs réglisse

Avec un peu de chance le premier tabac rencontré, est une mini caverne d'Ali Baba où les cartes postales, les paquets de cigarettes, voisinent avec les écussons des équipes de foot, les euros de collection, les miniatures en métal et autres souvenirs plus ou moins de bon goût. C'est dans ce type de boutique que l'on mesure l'atmosphère d'un quartier ; notamment tôt le matin, avant 9h00, à l'heure où les pêcheurs, les cadres, les commerçants voisins achètent leurs cigarettes ou leur journal en échangeant quelques mots.

Là, à côté des briquets, des dizaines de boites de pastilles multicolores aux motifs évocateurs sont consciencieusement rangées par marques, parfums et textures. Je partage avec les Italiens ce goût pour les saveurs amères et mentholées.

Inconnues en France, la société Pastiglie del Leone de Turin produit des pastilles depuis 1857. Leurs textures sous la langue, légèrement granuleuse et friable sont aussi, à ma connaissance, inédite France. Leurs parfums aussi : à côté des traditionnels réglisses, menthes piémontaises, violettes, propoli, gentianes. d'autres intitulés vous transportent déjà sous d'autres cieux. Comment résister devant une jolie boite portant la mention "fior di poesie, vaniglia" (fleur de poésie, vanille), "fiori d'arancia principe di Napoli" (fleur d'oranger, essence de Naples) ou "Profumo d'arcobaleno" (parfum d'arc-en-ciel, il s'agit d'un mélange de parfums digestifs). D'autres semblent encore plus étranges : oeillets, saveurs biscottes, "Mercante di Venezia (le marchand de Venise, mélange d'épices).

Ces boites ont souvent un aspect résolument rétro avec leurs étiquettes imprimées en gros caractères dans des polices désuètes très années 30.

D'autres marques jouent aussi sur le packaging pour mieux vendre ces délicieux petits tronçons de racines de réglisse calabrais. On joue sur l'aspect médicinal ou l'on réalise des motifs sur des thèmes précis -la danse, le Titanic, les voyages. Certaines, les plus belles, sont des éditions limitées et signées. En Calabre on trouve aussi de la liqueur de réglisse.

-------

Saveurs douces et amères

A l'heure de la pause déjeuner, je choisis invariablement un endroit à la fois touristique -mais pas trop- et fréquenté par les habitués ; si les carabiniers viennent y prendre leur apéritif, c'est bon signe. Cela signifie qu'il s'agit d'un établissement d'habitués. Un coup d'oeil dans la salle et sur la vitrine où sont exposés les paninis et autres spécialités suffit pour me rendre compte. Vient ensuite le choix de la salle ou de la terrasse. Si celle-ci est trop abandonnée aux touristes, mieux vaut choisir la salle.

Cette pause après plusieurs heures passées à visiter la ville est l'occasion de goûter le vin local ou un apéritif local. Si à Florence ou Sienne ce fut inévitablement un Chianti, au Cinqueterre ce fut un vin de vignes élevées sur les champs en terrasses soumis aux embruns de la Méditerranée, et à Naples un Lachryma-christi vélouté et enivrant des pentes du Vésuve. A Vérone je pouvais faire autrement que de déguster un Fragolino, un vin rouge légèrement pétillant préparé à partir du raisin framboise aux arômes de fraises.

Souvent je prends aussi un Bitter Campari. Il faut bien préciser au serveur un "Bitter Campari " cet apéritif au rouge profond et festif et non son ersatz sans alcool. J'aime sa saveur amère légèrement acidulée s'il est bien préparé. Pour cela, il faut d'abord placer les glaçons et le zeste d'orange dans le verre (s'il s'agit d'une orange tarocco de Sicile c'est mieux), puis les recouvrir du liquide vermillon -rouge cochenille pour être très exact- et terminer par une légère pression d'eau de Seltz. En France, le Bitter Campari mélangé à 2/3 d'eau (plus si l'on ajoute des glaçons) est complètement noyé ; autant commander une grenadine pour la couleur.

Le service est toujours une surprise : dans une coupe ou dans un grand verre à Whisky cela dépend. Et puis il y a les "stuzzichini", les amuse-bouches. Ils sont toujours en nombre, pas comme en France où il faut mendier pour obtenir trois olives et deux cacahuètes. L'assortiment est aussi beau pour les yeux qu'agréable au goût. La plupart du temps ils se composent de spécialités locales, grosses olives vertes des Pouilles, saucisson des montagnes, tapenade et thon de Ligurie sans oublier les foccacie, les pizze. A San Stefano al Mare près de Imperia ce sont des mini beignets de cébètes (oignons) qui sont servis, à Bordighera des mini farinata (socca) et à Vintimille du fenouil et des bâtonnets de carottes fraiches avec de la tapenade (purée d'olive).

bordigheraSan remo
A gauche, le glacier “Coco's” à Bordighera
à droite, “Le Melody” à San Remo

Vient ensuite l'instant du caffé. Il peut-être l'occasion d'une voluptueuse rencontre ou venir gâcher un agréable moment. Un conseil : ne jamais commander un caffé longo ou americano mais un espresso dans une petite tasse comme les Italiens, quitte à le rallonger d'un peu d'eau chaude. A éviter aussi le café des chaînes d'hôtels qui n'a rien à voir avec celui préparé dans les cafés Italiens ; c'est une mixture faite pour plaire à une clientèle internationale et plutôt d'origine anglo-saxonne.

La tasse a aussi son importance, moins pour le goût que pour l'esthétisme : blanche avec des arabesques argentées au Melody de San Remo ou avec une soucoupe décorée à Sestriere. Selon moi, les meilleurs caffé sont servis en Ligurie, à San Remo, à Vintimille ou en Vénétie et en particulier sur la place aux Herbes de Vérone. Plus riche en Arabica, ils sont d'abord amers en bouche puis leur douceur et leur arôme se dégagent lentement pour subsister quelques secondes . En Toscane, à Florence, Sienne, à Carrare ou à Naples, le Robusta, du moins celui que l'on m'a servi, domine et lui donne un goût plus âcre.

A Naples, comme me l'a expliqué exemple à l'appui une habituée d'un petit bar de la via Tribunali, il n'y a pas un caffé napolitain mais des caffé au fond desquels l'on a versé de la crème de noisette, du chocolat, de la mélasse. Dans la Sanità, toujours à Naples, c'est en vain que je cherchai un bar avec des tables pour m'asseoir après plusieurs heures passées à parcourir les rues. Cette mésaventure fit rire une de mes amies milanaises. "Mais nous, le caffé, nous le prenons debout" me dit-elle. Effectivement en Italie, il se boit rapidement sans lui laisser le temps de refroidir. Une première gorgée, puis l'on fait tourner le breuvage dans sa tasse pour ramasser la mousse agrippée sur les bords et cul sec. Enfin, une dernière gorgée pour absorber le marc au fond de la tasse. A ce rythme, il ne faut pas s'étonner que les Italiens en consomment sept à huit tasses par jour.

------
A gauche, café servi via Tribunali à Naples
au centre, façade du célèbre Grande Caffé Gamberini à Naples
à droite, un café servi à Sestriere

Saveurs acidulées

Au bar Sport de Vintimille, Renato le serveur nous offre le Limoncello avec le caffé. La région de production de ce nectar est Sorrente où les routes et les voies ferrées sont bordées de ces fruits d'or. En fait on en trouve partout en Italie; en calabre on lui préfère la liqueur de bergamote. En Ligurie riche en citronniers bien sûr mais aussi dans les Pouilles ; même dans le Nord de l'Italie sur les rives du Lac de Garde on cultive le citron. Selon l'établissement il n'a jamais la même saveur. Sucré, acide, alcoolisé, chaque producteur adapte la recette à son goût. Car il n'est pas une famille en Italie qui n'en produise ou qui a une grand-mère, une tante, une cousine, un ami, un collègue qui ne le prépare lui-même. A Lecce, dans les Pouilles celui servi au restaurant "Il Giardino", est fait avec un peu de citrons verts qui lui donne un goût spécial mais pas désagréable.

Les Italiens le conservent au froid avec les verres pour le servir glacé mais, personnellement, je le préfère légèrement plus frais que la température ambiante, le froid emprisonnant trop à mon goût les arômes du fruit. Je le déguste par petites gorgées en donnant le temps à l'alcool puis la saveur du fruit de s'évaporer sur le palais ; en essayant de deviner le type de citrons, le climat, le lieu.

Car chacune de ces saveurs est une parcelle des lieux visités : parfums des terres de Toscane ou de Calabre dans les vins ou le réglisse, larme de soleil de Sorrente pour le Limoncello ; un peu de l'âme des lieux dévoilée.

 


Menu plaisir italien
Boite éditée pour les 150 ans de l'unité italienne .


Femmes aux cheveux réglisse attirant un vaisseau
sur les récifs ou évocation du Titanic ces boîtes
font le bonheur des collectionneurs.




Monde imaginaire peuplé de nains ou de lutins,
ou évocation de l'ancien usage médicinal du réglisse
reviennent régulièrement sur les couvercles.


Boite éditée à l'occasion de J.O. de Turin en 2005

limocello


Bouteille et flacon de Limoncello

Limoncello - la recette  :
Chacun vous donnera une recette différente
en voici préparée en Ligurie.

Ingrédients :
• ½ litre d’alcool à 90°
• Écorces de 5 citrons non traités

Recette :
• Mettre à macérer les écorces de citrons
pendant 3 jours dans l’alcool dans
un bocal fermé hermétiquement.

• Ensuite au bout de 3 jours,
faire bouillir ½ litre d’eau avec
500 gr de sucre.
• Laisser refroidir.
• Verser le sirop dans l’alcool
débarrasser des zestes et
mettre en bouteille.

Renseignements pratiques :

Le site des pastilles du lion :
http://www.pastiglieleone.it/

Sur le Fragolino :
http://www.lapassionduvin.com/phorum/read.php?42,87400

Fragolino, Campari et Limoncello
sont des alcools et donc
à consommer avec modération

Retrouver ces chroniques dans mon livre
"Bonjour les Italiens"

Contact :
italie.chroniques@gmail.com

Retour vers la liste des chroniques
Retour vers le haut de page

hello kitty
Pastilles à la menthe Hello Kitty

vers la liste des chroniques retour à l'index Vers l'introduction retour vers chroniques histoire des Margelli bibliographie contact