Rome
L'antiquité - De l'antiquité à nos jours - Les débuts de l'ère chrétienne.
En attendant mon train pour l’aéroport de Fiumicino, le Leonardo express, je m’interrogeai. Pourquoi Rome ? Pourquoi les touristes viennent-ils si nombreux à Rome ? Question simple me direz-vous. Je crois qu’au contraire, la réponse est moins évidente qu’il n’y paraît.
Les Gaulois saccagent Rome en 390 av. J.-C. mais le Capitole est sauvé par les oies qui donnent l’alerte au milieu de la nuit. Aujourd’hui, la ville est ouverte aux touristes (12 000 000/an). Je me suis souvent demandé ce qu’en pensent les Romains lorsqu’ils empruntent des bus bondés remplis de visiteurs venus des quatre coins de la planète.
Monument à Victor-Emmanuel II, piazza Venezia, en marbre de Brescia. Il fut érigé entre 1885 et 1911 pour commémorer l'unification
de l'Italie. Au centre figure le monument au Soldat inconnu.
Que viennent-ils tous faire ici ? La Dolce Vità, jeter une piècette au fond d’une fontaine au milieu d’une foule compacte ? Anita Ekberg était seule, elle, dans la fontaine. Sur les côtes de Ligurie, à Amalfi, Ravello, Sorrente et Positano les couchers de soleil y sont plus romantiques, moins bruyants aussi. Les monuments ? Le Colosseo est certes monumental, mais Pompéi, Herculanum malgré les ravages du Vésuve sont d’une antiquité plus vivante, plus proche.
N’empêche, n’empêche… A chacun de mes séjours, j’y suis toujours arrivé avec fébrilité, celle d’un amoureux trop longtemps séparé de sa bien-aimée. A mon arrivée, les images se bousculaient dans ma tête : Romus et Romulus, les Vacances romaines d’Audrey Hepburn et de Cary Grant, les Vespa…
Le Colisée terminé vers 80 ap J.C. par Titus à l'emplacement du bassion de la Domus aurea de Néron.
A droite l'arc de Constantin et le départ de la via sacra.
L'Antiquité
Juste le temps de déposer les valises à l’hôtel et hop ! au forum. Le Forum ! Depuis le temps que j’attendais ; le nombril du monde ; le berceau de notre civilisation (avec la Grèce). J’ai passé beaucoup de temps à observer les détails de l’arc de Constantin placé sur la via triomphalis, élevé pour célébrer sa victoire sur Maxence, retardant d’autant l’entrée au forum, me laissant doucement imprégner par l’histoire. Je marchai lentement sur la via Sacra, foulant les dalles où Romulus, César, Cicéron posèrent leurs sandales. Quelques instants plus tard, fin du rêve, retour à la réalité sous formes de dizaines d’adolescents escaladant mes si précieuses reliques. Je me souviendrais très longtemps de l’un d’entre-eux qui tentait de grimper sur l’un des fûts de colonnes du temple des vestales. C’est là, à cet endroit précis que brûlait le feu sacré, le centre idéal de l’Etat et symbole de la maison du Roi. Le feu était surveillé par six prêtresses – les vestales – issues de famille patriciennes, initiée dès l’age de six ans. Elles devaient rester vierges jusqu’à la fin de leur fonction vers 30 ou 40 ans. En échange, elles bénéficiaient de nombreux avantages. Tout manquement à la règle et c’était la peine de mort. Aujourd’hui ce petit temple est livré aux caprices de gamins désireux d’une photo supplémentaire sur leur profil Facebook. Le forum a perdu son âme ; enfin pas tout à fait.
Sur le Palatin, les archéologues ont retrouvé des restes de huttes en bois de l’Age du fer, à l’endroit où vécu Romulus. La colline devint naturellement le lieu de résidence des rois puis des empereurs de Rome. Face à ces pans de murs, ce n’est pas l’opulence ni le luxe des résidences impériales qui me vient immédiatement à l’esprit mais les fins de règne, les intrigues, les complots, les lignes de Tacite et de Suétone décrivant les tentatives d’empoisonnement de Claude par Agrippine, les chrétiens transformés par Néron en torche humaine pour éclairer les jardins lors d’un banquet (Tacite, Annales XV,44) et finalement sa fuite et son suicide à la sortie de Rome dans sa maison de campagne. J’ai ressenti beaucoup de choses sur le Palatin, mais pas de l’allégresse.
Détail du forum d'Auguste
De l’autre côté de la via dei Fori imperiali s’élèvent les vestiges des forums d’Auguste, de César et de Trajan. Il faut de l’imagination pour se représenter l’enchevêtrement des édifices à l’époque. Pourtant, c’est cette partie délaissé par le public que j’ai préférée. De-ci de-là subsistent une frise aux reliefs délicats. Au soleil couchant, la lumière orangée tombe juste dessus. Le forum de Trajan s’enflamme alors pendant quelques minutes, les reliefs de sa colonne – à la fois trophée de sa victoire sur les Daces et écrin de son urne funéraire – se colorent de subtiles ombres rosées.
Plus loin, j’ai beaucoup apprécié les ruines de l’ère sacrée largo Argentina. L’ensemble comprend les bases de quatre temples et les bases de la curie de Pompée qui s’élevait à cet endroit. C’est ici pendant les Ides de Mars le 15 mars 44 av. J.C. que fut assassiné Jules César.
Aux abords du Colisée, où les touristes s’étonnent entre deux marchands de souvenirs devant les statues vivantes et le sosie du pape, j’ai imaginé les bêtes attendant la mort dans des cages. Dès mon entrée dans le Colisée, j’ai pensé à tout ce sang versé entre ces pierres. Il doit son nom à la statue monumentale de Néron de 30m. de haut qui s’élevait à cet endroit et que les Romains surnommaient le Colosseo (le colosse). Commencé en 70-72 par Flavien il fut terminé par Titus en 80. Aux yeux de l’empereur le Colisée permettait de restituer les terres prises par Néron au peuple romain après l’incendie de 64.
Théâtre de marcellus et portique d'Octavie (traitée en HDR).
J’avais conservé un beau souvenir de l’amphithéâtre de Pouzzoles, son silence, la solitude, les jeux de lumières dans les souterrains. Rien de cela ici : 45 mn de queue. Ensuite c’est la passegiatta, la balade touristiques, on crie, on chahute, on s’amuse en jetant un regard de temps à autres sur les pierres. On change même le bébé sur une colonne renversée. Finalement, la foule devait être autrement survoltée lors des jeux qui se déroulaient ici il y a 2000 ans. Titus offrit cent jours de festivités pour son inauguration. 5000 ans animaux furent sacrifiés, l’histoire n’a pas retenu combien d’être humains.
Un des monuments antiques que je préfère se trouve de l’autre côté du Capitole. C’est le théâtre de Marcellus terminé par Auguste en 13 av. J.-C. L’édifice n’a jamais été abandonné. C’est peut-être pour cela qu’il me plaît autant. Il a conservé quelque chose d’humain. Au XIIIe siècle, il est utilisé comme forteresse puis, et jusqu’à aujourd’hui, comme résidence. Juste à côté subsistent aussi quelques colonnes du portique d’Octavie (la sœur d’Auguste). Il permettait aux Romains de se protéger de la pluie (ou du soleil). Il y a moins ‘un siècle on y vendait du poisson.
La voûte du Panthéon et cette lumière insaisissable.
“De plus en plus toutes les déités m’apparaissaient mystérieusement fondues en un Tout, émanations infiniment variées, manifestations égales d’une même force : leurs contradictions n’étaient qu’un mode de leur accord. La construction d’un temple à Tous les dieux, d’un Panthéon s’était imposée en moi. J’en avais choisi l’emplacement sur les débris d’anciens bains publics, offerts au peuple romain par Agrippa, le gendre d’Auguste. […] Il m’importait peu que mon nom figurât sur ce monument, qui était ma pensée.”
Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien
Et puis il y a le Panthéon. Il fut imaginé par Agrippa en 27 av. J.-C., le gendre d’Auguste, en hommage à l’empereur. Plus modeste ou plus pragmatique celui-ci préféra le dédicacer aux dieux, à commencer par Mars et Vénus. Hadrien en 118-125 ordonne sa reconstruction après l’incendie de 80.
Vu de l’extérieur sans ses revêtements de marbre, le monument est massif, même lourd. A l’intérieur la magie opère. Je trouve que cette coupole - la plus grande jamais réalisée - a quelque chose de fascinant. Est-ce les caissons, l’oculus central de 9 mètres, je ne sais pas. Elle semble flotter sur les murs. C’est la rencontre entre les énergies céleste et les forces chtoniennes. L’éclairage aussi est curieux. Il se diffuse par l’oculus qui agit comme un diaphragme et répand comme un voile de lumière sur la voûte. Au Panthéon ,il y a aussi des fenêtres romaines et les plaquages de marbres qui évoquent le Ier style de peinture pompéien que l'on rencontre pas si souvent que cela.
La base la voûte du Panthéon
De l'antiquité à nos jours...
Piazza Navone, fontaine de Neptune.
Lorsque l’on discute avec un Italien de son intérêt pour l’archéologie romaine, il apparaît assez vite qu’il préfère souvent l’art contemporain et le design. Peut-être s’agit-il d’une sorte d’indigestion d’antiquité car à Rome, comme un peu partout en Italie, elle n’est très jamais loin.
La piazza del Popolo ne doit pas son nom au peuple mais au peuplier qui poussait sur le mausolée de Néron. La via del Corso tire son nom des courses de chevaux qu’organisait le Pape Paul II à la Renaissance, mais c’est aussi par cette voie que les légions victorieuses revenaient à Rome. Le nom de la piazza Navone vient des navires qui participaient aux naumachies, ces spectacles maritimes antiques. Sa forme épouse celle du stade antique qui s’élevait à cet endroit. Il pouvait accueillir 30 000 spectateurs.
C’est à Giacomo della Porta que l’on doit les principales fontaines de Rome : Campo dei Fiori, Piazza del Popolo, Piazza Navone. Elles marquent le renouveau du réseau hydrolique de la capitale après son abandon au Moyen Age. La fontaine centrale est une œuvre du Bernin. Elle représente les fleuves des quatre continents connus à l'époque, le Gange, le Nil, le Danube et le Rio del Plata ; chacun associé à un animal. Au Sud c’est la fontaine du Maure avec les tritons et au Nord, celle de Neptune.
Piazza Navone : fontaine des fleuves.
Aujourd’hui c’est le lieu de rendez-vous de tous les touristes et des camelots en tous genres. Le poète romain G. Giochino Belli affirmait au début du XIXe siècle : “Cette Piazza Navona ! Elle se moque bien de la Piazza de la Spagna ou de la Piazza San Pietro ! Ce n’est pas une place, c’est une grande évasion, une fête, une scène, un plaisir inouï.”
Indiquée dans tous les guides, j’ai pourtant du un peu tâtonner pour la trouver. A Rome, les panneaux directionnels ne sont pas légions. On fait aussi de jolies découvertes comme des oratoires à la Vierge, des murs marqués par les siècles recouverts de vigne vierge, des cloîtres ou des chapelles renaissances perdus au milieu des immeubles ou négligés car trop près d’un célèbre monument.
Oratoire du Gonfalon (Oratorio del SS.MO crocifisso). Via Gonfalon.
C’est égaré dans les ruelles, à la recherche de tel ou tel monument, que j’ai trouvé la Rome que je cherchais, celle de mon imagination. Loin de l’ambiance de la piazza di Spagna où se rejoignent tous les touristes. Les volées d’escaliers baroques, la perspective sur l’église de la Trinité-des-Monts, la fontaine du Bernin, la Barcaccia comme disent les Romains, tout cela disparaît sous les corps des milliers et milliers de visiteurs assis, allongés, couchés sur le sol. On se bouscule, on se pousse pour une photo. J’ai préféré cette rencontre avec des mariés dans une église à quelques dizaines de mètres et, à proximité de la fontaine de Trévi, deux petits édifices négligés par les touristes.
Au 32 de la via Gonfolone, quelques marches s’ouvrent sur l’oratoire du Gonfalon (l’Oratorio del SS MO Crocifisso en italien). L’extérieur ne paye pas de mine mais l’intérieur est un bijou. J’y entrai un soir d’octobre à l’heure où les chrétiens commencent à se recueillir avant la messe de 18h00. Les cris et les rires du public devant la fontaine se sont doucement évanouis lorsque la porte s’est refermée derrière moi. Là, dans le silence et la pénombre, la silhouette grise d’une sœur en prière était la seule présence humaine dans la nef. S’apercevant de ma venue, elle m’a accueilli avec beaucoup de gentillesse et de courtoisie. A pris le temps de m’expliquer l’histoire de cette petite église du XVIe siècle, de me raconter celle des fresques de la Passion du Christ qui recouvrent tous les murs réalisées, d’après la tradition, par les élèves de Michel Ange.
Galerie Sciarra.
Juste en sortant à gauche, n’allez pas directement à la fontaine de Trévi. Arrêtez vous dans à la galerie Sciarra de la Belle Epoque. Ici sont représentées les vertus de la femme à travers des scènes galantes ; dames en robes à volants et messieurs en redingotes.
Galerie Sciarra.
La fontaine de Trévi.
Et enfin, voici la fontaine de Trévi. En s’approchant, la première fois, j’avais été surpris par le son de l’eau et l’humidité qui baignaient les rues adjacentes. On a beau l’avoir vue et revue en photo ou à la télé, elle est encore plus belle en réalité. Trévi vient de trivio ou trivium en latin qui indique le croisement de trois rues. D’après la légende, c’est une jeune vierge qui aurait signalé la source à des soldats romains. Agrippa aurait ordonné la construction d’un aqueduc et, au XVIIIe siècle, Niccolo Stavi y a adossé un palais en forme d’arc de triomphe. Est-ce le souvenir d’Anita Ekberg se baignant en robe du soir dans l’eau de la fontaine, l’air est ici imprégné d’allégresse, de légèreté, de Dolce vità. Chacun y va de son lancer de menue monnaie… qui rapporte au passage 700 000 € à la ville de Rome. Au crépuscule, la fontaine change progressivement de couleur, sous un ciel dont le bleu devient de plus en plus profond, les éclairages dorés dévoilent peu à peu les reliefs rocaille d’où jaillissent les jets d’eau.
Cinq endroits cachés à Rome*
La ville de Rome est l’endroit préféré des touristes se rendant en Italie. Celle-ci vous réserve de nombreuses surprises. Parmi ces dernières se trouvent des monuments millénaires pour la plupart quasi intacts. Toutefois, lors de votre passage à Rome, vous serez peut-être intéressés par des endroits plus secrets. Dispersés dans la capitale italienne, ces lieux vous offrent un moment de calme, loin des touristes. Découvrons ensemble cinq d’entre eux.
La roseraie de Rome
La roseraie
Situé tout près du Circus maximus, la roseraie de Rome est un endroit calme où vous pouvez passer un peu de temps entouré de plantes. Le lieu n’est pas dénué d’intérêt. En effet, ici, vous retrouvez plus de 1100 plants de roses venus du monde entier. Si vous visitez la ville vers la fin du printemps, vous profitez des magnifiques fleurs qu’offrent ces plantes. Le site de la roseraie n’est pas un lieu choisi au hasard. En effet, des fouilles ont montré la présence d’un ancien site dédié aux plantes.
Ici, de nombreuses plantes siégeaient lors de la Rome antique. Des statuettes dédiées à la déesse Flora étaient également disposées dans ce lieu. La roseraie de Rome se trouve à quelques pas du Colisée. En passant par le forum romain puis le mont palatin, redescendez vers le Circus maximus. D’ici, vous ne pouvez pas rater cette immense roseraie placée tout près du belvédère de Rémus et Romulus.
La porte des Monstres
La porte des monstres
Si son nom peut paraître inquiétant, il est important de savoir que ce lieu est l’une des plus belles curiosités de Rome. La porte des monstres doit son nom au cadre de porte sculptée du palais Zuccari. Située tout près des célèbres marches de la place d’Espagne, cette porte paraît être la bouche d’un monstre géant prêt à dévorer les visiteurs. À l’intérieur de ce palais construit fin 1500 se trouve l’une des plus grandes bibliothèques d’art du monde. Ici, ce sont plus de 300 000 volumes qui peuvent être consultés librement. L’endroit contient également plus de 800 000 photos faisant du lieu la plus grande bibliothèque d’archives artistiques du monde.
Le bunker de Mussolini
Le bunker de Mussolini
Lors de votre visite à la villa Torlonia, vous ne pouvez pas passer à côté du bunker de Mussolini. Si les anciennes caves de la villa sont originalement choisies pour protéger Mussolini et sa famille, c’est un véritable bunker antiaérien qui fut construit à partir de 1942. D’une structure cylindrique, ce bunker est placé à 6 m sous terre et protégé par 4 m de béton. Toutefois, le bunker n’a jamais été achevé. Lors de la guerre, des civils ont pu s’y réfugier lors des bombardements. Aujourd’hui, c’est une attraction touristique un peu secrète qui peut être vue lorsque vous vous rendez à la villa Torlonia.
Casina della civette
La Casina delle civette
Non loin de la villa Torlonia se trouve la casina delle civette. Ce lieu, très peu connu de la plupart des touristes visitant la capitale italienne, est une véritable curiosité architecturale. À la base, cette villa était un chalet suisse placé en bordure du parc à la demande du prince Alessandro Torlonia. Toutefois, ce chalet ne resta pas longtemps dans sa forme originelle.
En effet, au début des années 1900, le prince demanda un changement total de la bâtisse. Cette dernière devait être réalisée selon ses goûts. Friand du style Liberty, le prince fit alors construire la villa que nous pouvons visiter aujourd’hui. Devenue musée, la casina delle civette est un lieu à ne pas rater lorsque vous souhaitez visiter les endroits cachés de Rome.
Ancienne Pharmacie de Santa maria della Scala
L'ancienne pharmacie de Santa Maria della Scala
S’il existe un autre endroit très peu connu à Rome, c’est certainement la pharmacie antique de Santa Maria della Scala. Situé à Trastevere, ce lieu est la plus ancienne pharmacie de Rome. Créée en 1600, elle faisait partie du monastère et soignait principalement les moines présents sur place. Rapidement ouverte au public, elle devint la pharmacie la plus célèbre de Rome.
À l’époque, de nombreuses personnalités historiques se bousculèrent pour venir chercher des remèdes naturels en ces lieux. Des princes, des médecins, mais aussi des papes venaient se fournir en médicaments. La pharmacie antique de Santa Maria della Scala est restée en activité jusqu’en 1954. Sur place, vous pouvez retrouver un mobilier datant de 1700. Tout est d’origine. Des machines utilisées pour créer les onguents et les pilules aux fioles remplies de concoction étrange, ce lieu est un véritable saut dans le passé. Attention, le site n’est pas ouvert tous les jours. Nous vous conseillons de vous renseigner à l’avance pour connaître les jours d’ouverture.
Vous connaissez menant les 5 endroits cachés à visiter à Rome. Lors de votre séjour dans la capitale italienne, n’hésitez pas à faire un détour dans chacun d’entre eux afin de profiter des plus beaux secrets de la ville.
*Ces endroits cachés m'ont été suggérés par Thibaut du site https://bonjourrome.fr/
(crédit bonjourome.fr)
Les débuts de l'ère chrétienne
Place Saint-Pierre
Rome, c’est bien sur la ville sacrée des chrétiens avec le Vatican. La place Saint-Pierre ne manque pas de majesté. Lorsque le Bernin fut chargé en 1656 par Alexandre VII d’imaginer une place digne de la chrétienté, il n’y avait qu’un simple rectangle orné d’un obélisque égyptien sensé représenter le lien entre l’antiquité – les cendres de César reposeraient à sa base – et le christiannisme. La place Saint-Pierre se compose aujourd’hui de deux places : une première rectangulaire où débouche la via della Conciliazione ; et une seconde elliptique, entourée d’une colonnade dorique qui tels deux bras ouverts symbolisent la Mère église.
La foule se presse en une queue compacte pour visiter la basilique. Lors de mon second séjour je n’ai pas eu la patience d’attendre une heure sous une pluie battante. J’ai préféré admirer les jeux de perspective des colonnades du Bernin et visiter les boutiques de souvenirs. Benoît XVI n’avait pas réussi à détrôner les effigies de Jean-Paul II, François l’a fait. Signe de sa popularité.
Lorsque je découvris la première fois l’intérieur de la basilique Saint-Pierre, plus que l’admiration, ce fut la déception qui domina. C’était ça LE lieu sacré du catholicisme. Une vaste salle de pas perdus sillonnée par des passants, des flâneurs, s’amusant, regardant d’un œil distrait les œuvres de Michel Ange en écoutant leur MP3.
J’ai préféré de beaucoup, la basilique San Nicola in Carcere près du forum Boarium, élevée sur un temple romain ou l’église San Bartolomeo construite sur le sanctuaire d’Esculape sur l’Isola Tiberine. Esculape en 293 serait arrivé à Rome sous la forme d’un serpent. Il aurait sauté du navire pour se réfugier sur cette île. Depuis, l’hôpital des Frères Saint-jean-de-Dieu perpétue à cet endroit la tradition médicale de l’île.
Santa-Maria du Trastevere :
choeur de Sainte-Marie du Trastevere.
A Rome, l’antiquité n’est jamais loin, je l'ai déjà dit. Dans le Trastevere, l’un des quartiers où il règne constamment un petit air de Dolce vità avec des restaurants accueillants et des ruelles pittoresques, surgit une source d’huile en 38 av. J.-C. Les chrétiens y virent l’annonce de la Grâce que le Christ allait répandre sur terre. Au IVe siècle, le pape Jules II (337-352) fait élever une basilique, l’église actuelle date du XIIe siècle.
La nativité, Santa Maria du Trastevere.
Personnellement ce qui m’attire le plus dans les grandes basiliques ce sont les mosaïques. L’iconographie bien sur, ici Marie en majesté assise sur un trône aux côtés du Christ. Une audace incroyable à l’époque. Ce sont surtout le scintillement des tesselles, les reflets des dorés et des rouges qui me séduisent. Et encore, aujourd’hui, nous les regardons à la lumière électrique. A l’époque, sous la lueurs des bougies et des lampes à huile, les clairs-obscurs, l’éclat furtif des ors fascinaient probablement les fidèles et renforçaient leur foi.
Sainte-Marie Majeure
Lors de mon premier séjour à Rome l’image des mosaïques de Sainte-Marie Majeure, l’une des quatre basiliques majeures de Rome (avec Saint-Jean de Latran, Saint-Paul Hors les Murs et Saint-Pierre de Rome) était resté gravée dans ma mémoire. Elle fut commencée par le pape Sixte III (432-440). Bien sur, elle a connu des remaniements à commencer par sa façade qui date du XVIIIe siècle. Mais à l’intérieur le charme opère. Seule une partie des mosaïques est d’origine, d’autres dates du Ve et du XIIIe siècle. Mais qu’importe. Ce jour là, un orage venait d’éclater et la nef fut transformé en refuge le temps d’une averse. Certains y prirent même leur déjeuner. Les clameurs se mêlaient aux prières et aux grondements du tonnerre. Nous passions, selon la fantaisie d’une minuterie, de la pénombre à la clarté laissant apparaître la magnificence des mosaïques.
Christ et Vierge en majesté, choeur de Saint-Marie Majeure.
Saint-Paul Hors les Murs
Saint-Paul Hors les Murs s’appelle ainsi car elle a été élevée au IVe siècle hors de la ville de Rome, près du port antique d’Otiense, sur la tombe de saint Paul. Elle fut le plus grand édifice chrétien jusqu’à la construction de Saint-Pierre. La basilique avait relativement bien traversé les siècle jusqu’à cette nuit de 1823 où un incendie dans la charpente embrasa la totalité de la nef. Seuls l’arc triomphal et le chœur échappèrent au désastre.
La reconstruction démarra sans délai en essayant de récupérer les éléments intacts de l’ancien édifice. Malgré cela, Saint-Paul hors les Murs a conservé sa grandeur. On sent la puissance, l’ambition du christianisme triomphant de l’antiquité tardive. Une frise représentant les deux cent soixante cinq papes des origines à Jean-Paul II coure tout au long du périmètre de la nef. Elle est immense, peut accueillir des centaines de fidèles mais n’écrase pas son visiteur par son espace. Peut-être est-ce due à l’omni présence du Christ en majesté du chœur dont les mosaïques du XIIIe siècle illuminent tout le monument. Le fidèle ne pouvait ne pas croire en Dieu devant un tel spectacle.
Pour réponde à ma question du début, je crois que Rome est habitée. Habitée de tous les rêves d’Italie que chacun porte en soi. Amour, gastronomie, romantisme, Dolce vità, nostalgie d’un passé idéalisé proche ou lointain, que sais-je encore. Et tant pis si la réalité n’est pas toujours conforme à nos désirs, Rome est et restera toujours Rome.