villa san marco stabie
villa san marco stabie plan
Reconstitution et plan de la villa San Marco à Stabie.
stabie_paysage_de_villa_romaine
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stabie_paysage_de_villa_romaine
stabie_paysage_de_villa_romaine
stabie_paysage_de_villa_romaine
La galerie au nord de la piscine de la villa San Marco
de Stabie est scandée de médaillons représentant
des paysages avec des villas romaines.
Si certaines avec leur façade courbe paraissent imaginaires,
d'autres ressemblent avec leur portique à la villa San Marco.
Dans tous les cas, ils prouvent le faste des villas romaines de
Campanie et, les talents de paysagistes des artistes romains.

villa san marco nymphee
Nymphée de la villa San Marco et ci-dessous la
reconstitution de la mosaique qui le décorait
(l'original est au musée archéologique de Naples)

mosaique romaine stabie
Ci-dessous: villa Ariana:

stabie villa ariana
Plan de la villa Ariana de Stabie
Sur la légende, on dénombre plus de 80 pièces.

stabie villa ariana
Détail de la fresque représentant la rencontre
de Dionysos et d'Ariane. Triclinium d'été
de la villa Ariana de Stabie.

stabie villa ariana
Grotesques du IVe style dans une des pièces de la villa
Ariana de Stabie.

atrium de la villa ariana
Atrium de la villa Ariana de Stabie où
furent découvertes les fresques de
Diane et de Proserpine.
villa ariana stabie
Détail d'architecture feinte à la villa Ariana de Stabie.
Le masque et le panneau se retrouvent aussi dans la villa
de Popée
.

via nocera - stabie
La ville nouvelle de Via Nocera vue depuis la
villa Ariana de Stabie avec le Vésuve au fond.
Sous l'antiquité, la mer arrivait sous la villa et son
propriétaire dominait la Méditerranée
depuis le haut de la falaise. Toute la ville est bâtie
sur un sol volcanique issue de l'éruption de 79 ap. JC.


stabie_villa_san_marco

Stabie : villas San Marco & Ariana

La villa San Marco

Depuis plusieurs années le nom d'une cité me trottait dans la tête : Stabie. Ses villas étaient réputées dans l'antiquité. Puis à la faveur d'une visite à Pompéi, une petite ligne au revers d'un plan attira mon attention : "Villa San Marco et villa Ariana de Stabie, arrêt de train à Via Nocera, puis bus 1 rouge. C'était écrit, le lendemain je serai à Stabie.

Arrivé à Via Nocera par le train (Circumvesuviana), l'affaire se révéla un peu plus compliquée. Le privilège de visiter les demeures de la haute noblesse romaine se mérite. Aucune indication ne figure nulle part et le bus n'est guère fréquent (un par heure). Mais les habitants sont accueillants et le chauffeur ravi de voir des étrangers s'intéresser à l'archéologie. Dépose à la demande au plus près de la villa San Marco dont le nom provient d'un petit torrent non loin de là.

stabie représentation d'une villa romaine
Stabie représentation d'une villa romaine. Celle-ci possède des portiques et une cale pour les bateaux.
Au fond, on aperçoit d'autres édifices. Peut-être des temples.

A l'exception d'un petit panneau et d'un hangar, le visiteur arrive dans la cour d'une maisonnette dont on se demande si les habitants ne vont pas nuitamment prélever des pierres dans les ruines voisines pour agrandir leur habitation.

Au premier abord, j'ai été un peu déçu. Tant d'efforts pour un portique à moitié détruit. Puis j'ai pris conscience de l'ampleur de la maison. Longeant la falaise qui domine aujourd'hui la ville, la villa faisait face à la mer et au Vésuve. Elle comptait plus de trente pièces dont la majeure partie, plus ancienne du début Ier siècle après J.C., se situait au nord de la piscine tandis que les pièces attenantes au nymphée sontplus tardives d'environ 80 ans. Certaines d'entre-elles n'étaient occupées qu'une partie de l'année selon leur orientation : les plus ensoleillées l'hiver, les plus ombragées l'été.


A droite : une jeune femme vêtue d'un peplos serré à la taille par un cordon doré. Elle porte un plateau
avec le nécessaire pour un sacrifice. A gauche, cette jeune joueuse de lyre impudique
illustre une des nouvelles tendances du IVe style tardif de la peinture pompéienne, inconnu à Pompéi pPerchée sur le haut du mur.

Ce matin là nous n'étions que cinq dans l'immense demeure, quatre touristes et un gardien. Il ne connaît pas l'histoire de la maison ni l'identité de ses propriétaires. D'ailleurs la connaît-on. Nous savons que Pline l'Ancien, Cicéron séjournaient dans les environs, peut-être même ici. Qui sait ? A Oplontis, l'impératrice Poppée, la femme de Néron, avait une résidence d'été.

Une plaque indique heureusement la fonction de chacune des pièces : cuisine, caldarium, atrium.. Heureusement car il bien difficile d'en retrouver la destination en se fiant seulement à ses connaissances. Par endroits, les fresques ont été découpées au XVIIIe siècle pour prélever les plus belles peintures en laissant la maçonnerie à nue . Dans les parties découvertes plus tard les fresques subsistent. Et quelles fresques ! A l'image des occupants.

Certains murs sont parcourus de petits tableaux représentant des villas. La vogue des thèmes paysagistes remonte au Ier siècle ap. J.C. si l'on en croît Pline l'Ancien qui écrit dans son Histoire naturelle : Studius "fut le premier à imaginer une façon tout à fait charmante de peindre les parois, y figurant des maisons de campagne et des ports ainsi que des thèmes paysagistes, bosquets, collines, étangs poissonneux"...

De fait, ici c'est une villa un peu fantaisiste composée de deux étages de portiques courbes surmontés d'un petit pavillon ; là, une autre avec un corps de bâtiment flanqué d'un portique en U comme la villa San Marco.

Mais la vraie découverte reste à venir. Dans une antichambre près de la piscine, les murs jaunes sont parcourus d'une demi douzaine de portraits féminins. Ces femmes sont vêtues d'un peplos vert amande (tunique) avec une ceinture dorée à la taille et couronnées d'un rameau de myrte. Elles tiennent un plateau couvert de feuillages, sans doute pour un sacrifice quelconque.

Dans la pièce voisine, voici Persée victorieux qui brandit la tête de Méduse qu'il vient de tuer. Il tient encore son poignard dans la main. Placé à cet endroit, face au visiteur, il protège la demeure contre le mauvais oeil.

Au-dessus de lui, une jeune femme à demi dévêtue joue de la lyre en regardant le spectateur. Non loin de là c'est un petit ange qui tient une patère. Ce n'est pas leur présence ici qui est inédite, c'est leur position en équilibre au sommet des panneaux décoratifs. Cette disposition n'existe pas à Pompéi ni à Herculanum. Et les archéologues se demandent nous n'assistons pas là à l'émergence d'un nouveau style qui nous est inconnu. (la peinture romaine est définie d'après quatre styles avec des périodes de transition ; le quatrième datant de 79 av. J.C., la date de l'éruption du Vésuve.)

nymphée de la villa san marco de stabienymphée de la villa san marco de stabie
Nymphée de la villa San Marco de Stabie. Le visiteur a le privilège rare de pouvoir admirer ces bas reliefs en stuc
d'un nymphée d'une grande villa romaine privée. D'après A. Barbet (voir bibliographie), il s'agissait d'Athlètes
évoquant une palestre grecques idéale.

La sortie se fait en longeant la piscine. A l'une de ses extrémités se trouvait le triclinum (la salle à manger) et à l'autre un nymphée (fontaine monumentale dédiée aux nymphes). Là encore les bas reliefs sont inédits. Ce sont des athlètes posant sous des petits temples ; peut-être l'évocation du monde idéal de la palestre grecque telle que se l'imaginait les Romains.

stabie: villa ariana: diane stabie villa ariana proserpine
Villa Ariana de Stabie : deux des plus célèbres fresques romaines. Il est paradoxal que ces fresques parmi les plus connues
du monde romain soient originaires de villas parmi les moins visitées. A gauche: Diane, à droite Proserpine.
(Dans certains ouvrages cette figure est attribuée à Flore, nous préférons l'interprétation de A. Barbet - les originaux sont à Naples).

La villa Ariana

Non loin de là, subsiste une autre villa qui, elle aussi surplombait la Méditerranée. Non loin de là est un euphémisme lorsque l'on sait qu'il n'existe pas de bus entre les deux villas séparés de trois kilomètres. Son nom provient d'une peinture représentant Dionysos séduisant Ariane.

stabie: villa ariana triclinium
Villa Ariana de Stabie : triclinium d'été. Au fond, la fresque représente
la rencontre d'Ariane et de Dionysos.

Là encore on n'est pas dérangé par les touristes. Comme à la villa San Marco, il faut signer une liste de présence. L'Etat italien se basant sur le nombre de visiteurs pour poursuivre les travaux de restauration. La découverte est d'abord champêtre car il faut traverser un petits champs d'herbes folles et de coquelicots. Puis l'on arrive par les pièces qui dominaient la mer.

stabie villa arianastabie villa ariana
Dans une pièce deux médaillons, deux portaits ont traversé les siècles.

La villa, bien que fastueuse, m'a paru moins bien préservée que la précédente. Dans les chambres pourtant les motifs de grotesques sont bien conservés. Dans une autre pièce, deux portraits en médaillon me surprennent par l'intensité de leur regard avec deux mille ans d'intervalles. Et puis, après les communs, immenses, vient l'atrium monumental (il n'y a pas d'autre mot) : 100 m² au moins. C'est ici que l'on a retrouvé deux des peintures les plus célèbres de l'antiquité : Diane chasseresse qui s'apprête à tuer les enfants de Niobe et Proserpine cueillant des fleurs avant d'être enlevée par Pluton le dieu des Enfers. Les originaux sont à Naples en lieu sur, mais des reproductions sont en place.

Après Pompéi, Herculanum, Cumes, Oplontis et bien d'autres endroits, ces villas viennent compléter mon puzzle intérieur fait de visites, de lectures, d'observation de reconstitutions. Peu à peu, la Rome et ses habitants revivent en moi, à la fois réels, imaginaires et rêvés.

 

Aujourd'hui, pour accéder à la villa Ariana de Stabie, il faut traverser un champs d'herbes folles qui voisine avec
une plantation de citronniers. Quelques bancs ombragés par des oliviers s'offrent au visiteur avant qu'il ne
reprenne sa marche vers la ville nouvelle. Graminées, trèfles, coquelicots poussent désormais sur la florissante
ville de Stabie, élue de la haute société romaine

Persé_villa san marco
Persée brandissant la tête de Méduse. Située dans
une des pièces proches de la piscine, cette figure
décorative était sensée protéger la maison du
mauvais oeil.

Photo de titre :
Ange tenant une patère. Sa position perchée au sommet
d'un panneau mural est inédite dans la peinture
pompéienne. Ne ressemble-t-il pas à un
Raphaël ?

villa san marco stabie
Sur le mur perpendiculaire à celui où figure Persée
une autre divinité, peut-être Junon, protectrice du
mariage et de la féminité.
fresques de la villa san marco a stabie
Vue d'ensemble des figures de Persée, de Junon et
de la joueuse de lyre dans la villa San marco de
Stabie.


Sans doute ici une officiante à un culte.
Remarquez en haut du décor, sur le fond blanc, la
jambe d'un autre personnage perché comme
l'ange et la joueuse de lyre.

decor mural stabie
Vue générale des figures sur fond jaune.
La couleur jaune a été fréquemment utilisée sous
le règne de Néron et notamment à la villa
de Poppée.

stabie fresque
Dessus de porte avec un ange perché sur un
candélabre.


atrium de la villa san marco
Villa San marco, l'atrium
villa san marco les cusines
les cusines de la villa San Marco. Remarquez la
longueur des feux (5m. environ) permettant de
servir simultanément un grand nombre de convives.

stabie fresques
Détail d'une fresque dans l'embrasure d'une
fenêtre. Dans une autre pièce, c'est une sphère armil-
laire qui est représentée.

nature maorte villa de stabie
Les murs de la villa San Marco sont également décorés
de natures mortes.

Villa Ariana :

chambre villa ariana stabie

chambre villa ariana stabie
Une cubiculae de la villa Ariana et détail des décors
muraux.

stabie villa ariana
stabie villa ariana
Les plinthes sous les décors principaux sont parcourus
de figures réélles ou allégoriques comme ce
capricorne.

villa ariana stabie
Détail d'un décor d'architecture feinte de la villa Ariana .


Repères :
Ariane : Fille de Minos et de Pasiphaé. Amoureuse de Thésée, elle lui fournit le poignard pour tuer le Minotaure et le fil pour sortir du labyrinthe. Thésée s'enfuit avec elle pour Athènes mais l'abandonne sur l'ile de Naxos où elle rencontre Dionysos.
Diane : Fille de Leto. Avec Apollon elle tue le géant Tytos.
Diane (Artémis) punissait les mortels qui l'offensaient ou qui négligeaient ses rites.
Persée : Fils de Zeus et de Danaé. Le roi de l'île de Sériphos, amoureux de Danaé, convainquit Persée d'aller tuer Méduse, sur qu'il ne reviendrait pas. Mais les dieux veillaient sur lui : Pluton lui prêta un casque qui le rendait invisible et Hermès (Mercure) lui donna des ailes aux pieds et enfin Athéna un miroir pour éviter de
regarder directement Méduse. Persée tua Méduse et partit
secourir Andromède enchaînée à un rocher. Il l'épousa par la suite.
Proserpine : (Perséphone pour les Grecs).
Fille de Zeus et de Déméter. Elle fut enlevée par Pluton le dieu des Enfers tandis qu'elle cueillait des fleurs dans la prairie d'Enna au centre de la Sicile.
Ne pouvant être totalement libérée des enfers, il fut convenue qu'elle passerait une partie de l'année en enfer et une autre sur terre.

Renseignements pratiques :

Via Nocera :
GPS: 45°42" N - 14°29"E
http://fr.wikipedia.org/wiki/Stabies

Sur les sites archéologiques (site offciel) :
http://www.pompeiisites.org/

Reconnaîtres les quatre styles de peintures
romaines : cliquez ici
(Wikipédia)

Bibliographie :
Voir la page et l'ouvrage d'Alix Barbet sur les Cités
enfouies du Vésuve.

Pages annexes :
Pompéi
Herculanum
Villa de Poppée

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Retrouver ces chroniques dans mon livre
"Bonjour les Italiens"

 

Contact :
italie.chroniques@gmail.com

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